Hip-Hop et ghettoïsation
- LARGEAU Théo
- 6 déc. 2020
- 2 min de lecture
Quel est ce phénomène ?
La ghettoïsation correspond au fait de distinguer un groupe de personne d'un autre en le mettant à l'écart, à part. On parle généralement de ghettoïsation envers les minorités ou les personnes moins favorisées qui restent cloitrées dans un quartier précis.
Naissance du Hip-Hop => South Bronx en 1973 (New York, (East Coast))
Au début des années 70, déserté par les Blancs et rongé par le chômage, la violence et la drogue, ce ghetto noir de New York voit l'émergence d'une nouvelle culture urbaine et contestataire, entre musique rap, breakdance et graffitis.
Un taux de criminalité élevé, la misère et peu d’espoir d’avenir, le Bronx est aussi un grand melting pot de cultures et d’influences musicales riches et diverses.
A l’époque les musiques et les danses étaient surtout funk, disco, salsa, jazz et les communautés essentiellement afro-américaine, portoricaine, des caraïbes et d’autres pays latinos.
Au départ, le Hip Hop se fait dans les Block parties (littéralement les fêtes du quartier).
Des fêtes en plein milieu de la rue avec les musiques de l’époque pour rassembler tout le monde et s’amuser.
Ils mettaient des grosses enceintes à l’arrière de leurs voitures et se posaient à un endroit du quartier pour s’ambiancer.
Le début des Block Parties va faire naître les premiers Emcee / Mc (maîtres de cérémonies), ceux qui vont mettre l’ambiance à la fête accompagnés du DJ qui mixe les sons, en général Funk.
Public Enemy
Un des groupes de rap les plus célèbre, si ce n’est le plus célèbre des années quatre-vingt.
Très engagé socialement ce groupe critique ouvertement la politique de “ghettoïsation” du gouvernement américain avec le titre - Fight the power (combat le pouvoir).
Le groupe y prône la désobéissance civile et s’inspire des thèmes de la révolution noire et du discours de Malcolm X et des Black Panthers en y ajoutant une touche d’anarchisme.
Selon eux toute une partie de la population est complètement délaissée par les autorités gouvernementales.
Pour résumer leur discours, les noirs des quartiers pauvres peuvent mourir dans leur quartier dans l’indifférence générale de la société américaine. Bien que caricatural et simpliste leur propos exprime cependant une certaine vérité.
Même si en pratique les ambulances pénètrent quand même dans les ghettos il n’en est pas moins vrai que la population de ces quartiers a le sentiment, bien réel lui, d’être laissée pour compte ce que les taux de mortalité de ces quartiers tendent à prouver.
En France...
Si le hip-hop nord-américain traite de l’héritage de la ségrégation et de la ghettoïsation dans l’espace urbain, le hip-hop français est né d’une histoire fort différente liée à la décolonisation, au recrutement de main-d’œuvre et à l’immigration, et s’est développé dans les banlieues pluri-ethniques et multiculturelles qui ne reproduisent pas l’homogénéité des ghettos des centres-ville américains. Des deux côtés de l’Atlantique, ces minorités sont victimes du racisme et de la discrimination. La majeure partie des jeunes pratiquants du hip-hop provient de familles dont l’arrière-plan reflète ce type de faits et qui en furent marquées ; pourtant au moins une génération les en sépare.
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